5 août 2009

Cuba, démocratique ou non?


Durant un avant-midi, nous avons assisté à une conférence sur le système politique cubain qui a duré environ 3 heures et demie. Par contre, pour pouvoir bien comprendre ce système politique et me forger une réelle opinion à savoir s’il est démocratique ou non, il m’aurait fallu au moins une année. En effet, ce système est très complexe et les cubains ont différents discours. Je vais tout de même essayer de vous expliquer le plus clairement possible ce que l’on a appris jusqu’à présent pour que vous compreniez un peu plus ce système politique qui nous est très méconnu au Canada. Sur ce, je me lance :

Après des années d’acharnement et de combats pour totalement se délivrer de l’emprise espagnole et américaine, le 5 janvier 1959, un nouveau parti politique nommé le Parti Communiste se retrouva au pouvoir. Un référendum avait eu lieu afin de savoir si la population acceptait le socialisme dans tout leur pays. 98% des cubains étaient en faveur de cette nouvelle constitution et c’est à partir de ce moment que Cuba est devenu un pays communiste. Les personnes qui étaient à la tête de la révolution cubaine, dont Fidel Castro, ont formé avec tous les anciens partis de gauche un seul et unique parti qui est le Parti Communiste. À partir de ce moment, tout nouveau parti est devenu strictement interdit par la loi. La présidence fut d’abord confiée à Manuel Urrutia, mais celui-ci démissionna en juillet. Fidel Castro fut nommé Premier Ministre le 16 janvier. En effet, il n’y a qu’un seul parti à Cuba, mais au sein de ce même parti il existe plusieurs groupes qui représentent la population. Par exemple, on retrouve l’union des jeunes communistes, ou encore l’organisation des femmes.

Maintenant que vous comprenez un peu plus l’histoire de cet unique parti politique, je vais essayer de vous expliquer le système de vote. Cuba est divisé en provinces. Ces provinces sont elles-mêmes séparées en municipalités, et ces dernières en conseils populaires qui se scindent en circonscriptions. En effet, jusqu’à présent, cela ressemble beaucoup à notre système politique.
Le nombre de circonscriptions dépend de la population. Généralement, il y a entre 300 et 2000 personnes par circonscription. Dans chaque catégorie nommée précédemment il y a un représentant. Dans une même circonscription, plusieurs personnes se présentent ou sont proposées par des gens du peuple pour être élu délégué de leur circonscription. Un maximum de huit personnes peut se présenter. Pour se faire connaître, les candidats affichent leur CV, c’est-à-dire une fiche avec une photo, leurs antécédents et leur description. Sur cette fiche sont également mentionnés leurs passe-temps, leur travail, leurs valeurs, etc. Les gens ne votent donc pas selon les discours de la personne ou les promesses faites, mais plutôt selon le sens des responsabilités, les valeurs, le vécu, etc. Après une ou deux semaines, le peuple vote pour le député qu’il désire élire. L’élu doit obtenir 50% + 1 des votes. Si aucun ne parvient à ce pourcentage, les deux personnes qui avaient eu le moins de votes sont éliminées de la liste. De nouvelles élections ont alors lieu, et se répètent jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne 50% des votes + 1. Advenant le cas que la population ne soit plus satisfaite de son délégué, à tout moment lors d’une Assemblée, ils peuvent procéder à un référendum pour le congédier. Si tel est le cas, de nouvelles élections ont lieues. Dans chaque conseil populaire, il y a soit un député d’une circonscription ou une autre personne habitant la zone du conseil populaire qui peut se présenter pour être représentant de son conseil. Les délégués des circonscriptions se réunissent pour choisir un représentant du conseil, et le peuple vote en accord ou en désaccord de leur choix. Le délégué provincial, quant à lui, est seulement élu par le peuple. Chaque 2 ans et demi, il y a de nouvelles élections provinciales, municipales, du conseil populaire et de la circonscription. En ce qui concerne l’élection du président du pays, celui-ci doit déjà être président provincial ou municipal. C’est par contre le peuple qui le choisit. Chaque 5 ans, il y a de nouvelles élections au niveau de l’État. En ce moment, cela fait 50 ans que Fidel Castro (qui a été remplacé par Raul Castro depuis quelques années) est au pouvoir. Le conférencier nous a bien affirmé que celui-ci était élu chaque 5 ans avec une majorité d’environ 98% des votes.

Après toutes ces informations, savoir si Cuba est un pays démocratique ou non m’est très difficile. Je ne me considère pas encore assez expérimentée dans le domaine pour pouvoir me forger une opinion claire et nette sur ce sujet. Un pays démocratique est normalement un pays où la population vote pour un représentant et où aucun des représentant n’est élu par force. Un pays démocratique est un pays où le peuple détient une liberté d’expression et qui ne court pas de risque à créer un nouveau parti avec de nouvelles idéologies. Effectivement, le système semble démocratique si l’on considère que le peuple a le dernier mot sur les représentants élus. De plus, ces derniers les représentent peut-être encore mieux que dans le système canadien car ils votent jusqu’à ce qu’un député ait obtenu 50% des votes + 1. Cependant, le fait qu’il n’y ait qu’un seul parti possible n’est aucunement démocratique. Cela ne laisse pas libre court aux changements et ne représente pas nécessairement totalement le système de pensées du peuple. En effet, nous pouvons très bien constater qu’une grande partie de la nouvelle génération n’est pas entièrement en accord avec le système politique d’ici, tandis que les personnes âgées le sont. Je me demande donc si l’idéologie du parti représente bien les idées de la population. Il est vrai que des élections peuvent avoir lieu si les cubains ne sont pas en accord avec leur député mais j’ai de la difficulté à croire que Fidel Castro est réellement élu avec une aussi grande majorité chaque fois, malgré le fait que les cubains affirment cette statistique. D’ailleurs, certains m’ont même affirmé n’avoir jamais eu à voter pour le président du pays, et ce, depuis 50 ans. Je ne sais donc pas vraiment sur qui m’appuyer pour dire s’il y a de réelles élections présidentielles ou non. Si je me fie seulement sur la conférence que nous avons eue, je pourrais affirmer qu’ici ce n’est pas de la dictature, mais plutôt une non liberté d’expression envers les personnes qui désirent des changements extrêmes. Bref, je vous laisse vous informer peut-être un peu plus sur ce système politique si unique. Je ferai de même de mon côté, car je crois que cela nous ouvre les yeux sur l’idée préconçue que Cuba subit une dictature alors que ces propos ne sont pas nécessairement fondés… Sur ce, bonne recherche!

Annabelle

1 commentaire:

Jean a dit…

Salut Anna,

Encore une fois ton texte est intéressant, nous aussi allons réfléchir à ce sujet, même au Canada, nous pouvons nous questionner sur la démocratie, car l'emprise des grandes entreprises est parfois très influente pour un gouvernement central...

À bientôt!

Clo et Jean...