Pour vivre à la manière cubaine, on ne peut passer à côté de l’expérience ultime de la «wawa» (prononcé ainsi mais écrit comme suit: guagua), ce mot qui signifie autobus en espagnol. Ce transport en commun est utilisé par la majorité des cubains puisqu’il ne coûte que 40 sous en pesos nationals (environ 2 sous canadien) et qui s’avère nécessaire comme peu d’entres eux sont en mesure d’acheter une voiture.
En premier lieu, il est facile de penser que l’on peut comparer un service d’autobus d’un pays à l’autre. Cependant, dans le cas de la «wawa», il suffit de l’avoir vécue pour pouvoir comprendre à quel point il est unique. Une compilation de plusieurs de nos expériences permettront de vous faire imaginer comment se passe les tours de «wawas».
Tout d’abord, en arrivant à l’arrêt de «wawa», il s’agit de trouver la dernière personne arrivée afin de respecter l’ordre d’entrée des passager dans la «wawa» (il est bien important de retenir ici la signification du mot ordre): «Quien es el ultimo?». Puis, on attend sous un coin d’ombre bien sûr (sinon on crame) puisque les horaires d’autobus sont inexistants. Ainsi, il est important de considérer le temps d’attente si l’on a un rendez-vous qui peut aller jusqu’à 1 heure.
Enfin, à la vue de la «wawa», une agrégation de gens se forme rapidement. Si l’on est chanceux, elle arrêtera juste en face de nous, ce qui arrive rarement. Ainsi, on doit se préparer à courir vers celle-ci et s’assurer qu’elle détient le trajet voulu. Alors pourquoi donc demander qu’elle est la dernière personne arrivée si l’on doit courir? Vous vous souvenez le concept d’ordre… Et bien, on apprend vite qu’il est plutôt inexistant et inutile lorsque tout le monde se pousse vers l’ouverture des portes de la «wawa». L’entrée des gens dans une «wawa» ressemble souvent à un amas de personne, un tapon de gens ou même parfois, à une bousculade. C’est du sport et il ne faut pas se gêner, tout en réussissant à payer l’entrée à la personne assignée dans la «wawa», bras dessus, bras dessous.
On peut cependant comprendre les cubains puisque les «wawa» sont souvent bondées et il est difficile d’obtenir une place assise. De plus, les trajets sont souvent longs et plusieurs caractéristiques d’une promenade en «wawa» permet de constater qu’une place assise s’avère de première classe. Je vous explique. Tout d’abord, il y a la chaleur. Il fait déjà très chaud à l’extérieur alors imaginer à l’intérieur d’un autobus remplis de gens collés ensembles. Les espaces près des fenêtres sont aussi très en demande. Lorsque la «wawa» roule, tout le monde est en extase avec la circulation d’air qui s’y crée à l’intérieur. Ainsi, une fois entré, il s’agit de se frayer un chemin vers l’arrière afin de permettre au plus de gens d’entrer à leur tour, tout en étant encouragé par le motivateur, soit le responsable des espaces innocuppés : «Mon oncle, va donc plus dans le milieu!», ou «Hey mon cœur, tu vois pas qu’il y a une place à côté!». Il est souvent nécessaire de pousser légèrement les gens afin d’initier le mouvement du fesses contre fesses car les tout le monde est très serré. Il m’est arrivée à plusieurs reprises de me mettre sur la pointe des pieds afin de facilité le passage des gens.
Lorsque l’on se trouve un petit coin libre où s’accrocher, on y reste et on attend, encore bras dessus, bras dessous, afin de bien pouvoir contempler les aisselles cubains autour de nous parfois un peu trop proche. Au fur et à mesure que le temps avance, la sueur nous coule dans le dos et sur les tempes. Ensuite, il y a l’apparition de la moustache de sueur et d’odeurs particulières au fur et a mesure que la «wawa» se remplie. La «wawa» n’est jamais pleine contrairement à ce que l’on pourrait penser. Il y a toujours de la place pour plus de gens.
À la vue de l’approche de notre arrêt, il est important de se presser vers la porte la plus près afin de pouvoir sortir au bon moment puisque les arrêts sont situés assez loin les uns des autres. À la sortie, un sentiment de soulagement est pressenti avec une inspiration d’une bonne bouffée d’air frais. On a survécue au tour de «wawa».
D’autres services de transports existent comme les maquinas, soit des voitures ou camions des années 1950 au coût d’une vingtaine de pesos nationals par personne (transport en ligne droite) ou encore les taxis traditionnels avec un prix en CUC (pesos convertibles vallant beaucoup plus que la monnaie national) par trajet, ce que peu de cubains sont capables de se payer. Enfin, il ne faut pas oublier de mentionner que le nombre de place n’est jamais limité dans tous les types de transports en commun cubains. Tant que l’on peut respirer, il y a encore de la place!
18 juin 2008
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